mardi 15 mars 2016

SCC9/3 - Un an après leur arrestation Fred Bauma et Yves Makwambala entament une grève de la faim... tandis que le charnier de Maluku est déjà oublié ?

C’était il y a un an…

A la mémoire de tous les citoyens dont les corps ont été encaqués dans un charnier, à Maluku, le 19 mars 2015, à la lumière des lampes torches et des phares de véhicules militaires.

Et en soutien à Fred Bauma et Yves Makwambala qui, un an après leur arrestation illégale et injustifiée, le 15 mars 2015, viennent d’entamer une grève de la faim pour obtenir la libération des prisonniers d'opinion et la garantie d'un espace public d'expression libre


Il y a un an déjà, en République autocratique du Luabongo, des hommes et des femmes qui exprimaient librement et publiquement leurs opinions ont été
- arrêtés et détenus au secret dans des cachots plus ou moins officiels à la direction des opérations des « services » située en face de la primature ou au cachot clandestin de l’avenue Mwene Ditu, n°17,  à la Gombe ou encore ailleurs (ce qui les rendait automatiquement suspects d’atteinte à l’ordre public, de refus d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre, d’incitation à la révolte contre les autorités, d’incitation à la haine raciale, d’incitation de militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline, de destruction méchante de biens, d’incendie volontaire de pneus et d’entrave à la circulation automobile)
- et/ou humiliés, tabassés, torturés, abattus, liquidés (ce dont il résultait qu’ils devenaient définitivement coupables des infractions les plus graves : offense à la personne du Chef de l’Etat, association de malfaiteurs et appartenance à une organisation terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel tendant à porter le massacre, la dévastation ou le pillage et, en bonus,  complot armé contre la vie du chef de l’Etat)
- et/ou étiquetés « corps de l’Etat », jetés à l’intérieur de camions bâchés et transportés nuitamment par les agents des « services » jusqu’à Maluku, déchargés au cimetière de fula-fula en bordure de la route secondaire reliant Maluku à Menkao à la lumière des lampes torches et des phares des véhicules militaires, empilés, tassés et compactés dans un charnier creusé précipitamment à cet effet (ce qui avait pour effet de les faire disparaître pour de bon… en les transformant en fœtus ou en indigents).


***

Il y a un an déjà, après la découverte du charnier de Maluku,  Vié ba Diamba  adressait une lettre ouverte adressée à son jeune frère,  In Koli Jean Bofane :


Cher auteur
Mon frère

Ici, au Luabongo, ça pue l’essence et on n’attend plus que l’étincelle.
Je voudrais profiter d’une légère accalmie pour faire appel à l’expertise du plus célèbre de tes personnages épicés, Célio Matemona, alias  Célio  Mathématik et lui demander de m’aider à formuler, dans le langage des chiffres, un certain nombre de questions, encore très embrouillées dans ma p’tite tête, que je me pose relativement au charnier découvert dans le cimetière de Fula-Fula, sur la route secondaire reliant Maluku à Menkao. Un charnier parmi tant d’autres en République autocratique du Luabongo…

Pour lire la suite, cliquez sur :
 


Ici, au Luabongo, mon frère, les réfractaires, les résistants et les simples citoyens continuent de vivre et de mourir au taux du jour…
Ça pue l’essence et on se demande seulement quelle sera l’étincelle…


Où en est l’enquête à présent ?
Nulle part, évidemment ! Il n’y a jamais eu d’enquête véritable !
Le charnier de Maluku est donc devenu une « Parcelle des Etoiles » réservée à l’inhumation de fœtus ? Dire le contraire serait constitutif de l’infraction d’atteinte au moral des "services" et à l'honneur de ses agents !
Et le système sorcier, toujours impuni et s’imaginant être à l’abri de toutes poursuites et de toutes sanctions, continue de vampiriser le pays et ses habitants et de se déchaîner contre les adversaires politiques, les membres de la société civile indépendante, les activistes des mouvements citoyens, les journalistes d’opinion et les gens ordinaires (paysans, creuseurs ou citadins) qui revendiquent une amélioration de leurs conditions de vie : violations et tentatives de contournement de la constitution, refus obstiné de l’alternance dans le respect des règles constitutionnelles existantes, dérives autocratiques et restriction de l’espace démocratique, atteintes incessantes aux libertés d’expression, d’association, de réunion, au droit de manifester pacifiquement et au droit de circuler à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, menaces de mort et intimidations à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme et de leurs familles, corruption d’élus mercantiles et création de partis doublons inféodés au système, constitutions de prétendues organisations de la société civile à la solde du pouvoir en place, subornation et instrumentalisation de chefs de cultes religieux, durcissement des méthodes de répression, fermeture de radios et de télévisions réputées « proches de l’opposition », confiscation des passeports et des documents d’identité d’opposants notoires, usage inconsidéré de la force contre des  manifestants pacifiques et non armés (tandis qu’aucune poursuite n’a été engagée à ce jour contres les responsables des tueries des 19, 20 et 21 janvier 2015 ni contre les auteurs des « exécutions extrajudiciaires » des opérations Likofi), incarcération des résistants à l’arbitraire, changeurs de monde et passeurs d'idées nouvelles, maintien en détention des prisonniers politiques éligibles à la loi d'amnistie promulguée le 11 février 2014, procès iniques de militants de La Lucha et condamnations expéditives "en marge de la loi" prononcées par des juges aux ordres, enlèvements et liquidations et autres agissements crapuleux (à propos des crapuleux et de leurs agissements, cliquez sur : http://ssc-07.blogspot.be/2015/01/les-crapuleux-des-policiers-ou-des.htmlet actes de brigandage politique, constitutionnel, diplomatique, électoral, policier, sécuritaire, militaire,  judiciaire, social, culturel, économique et financier…

Seskoul est de retour… même si le costume cravate a remplacé l’abacost !
Et la grande espérance démocratique née de la constitution du 18 février 2006
(la première constitution réellement nationale et démocratique du pays, approuvée par référendum en décembre 2005... une constitution dont les préoccupations fondamentales - instaurer un Etat de droit, contrer toute tentative de dérive dictatoriale, assurer l'alternance démocratique, etc -  résultaient du consensus politique obtenu à Sun City et qui visait expressément, d'après l'exposé des motifs, à "mettre fin à la crise chronique de légitimité des institutions et de leurs animateurs depuis 1960") a été étouffée et piétinée par un système sorcier opérant dans l'opacité, la dissimulation, l'absence totale de « traçabilité démocratique » : gestion sécuritaire et sans vision, sans protection sociale
- Nzambe akosala ?
- Onyati ! 
de la population, sans objectif autre que celui de l'enrichissement personnel d'une caste, d'une coterie ou d'une bande mafieuse (à propos des principaux « personnages » qui constituent cette bande mafieuse et  de quelques-unes de leurs victimes exemplaires, cliquez notamment sur : 
http://ssc-02.blogspot.be/2015/01/un-roman-guerilla-ou-le-tonneau-dun.html) de dirigeants autoproclamés ou (mal) « élus », cupides, menteurs et assassins.




Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/






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